BELIZE

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BELIZE

Ouvert sur la mer des Caraïbes qui baigne sa côte orientale, bordé à l’ouest et au sud par le Guatemala et au nord par le Mexique, l’ancien Honduras britannique a une superficie de 22 965 kilomètres carrés pour une population estimée à 230 000 habitants en 1993. Relativement faible, celle-ci est loin d’occuper tout ce territoire essentiellement forestier. La ville principale, Belize City (56 130 hab. en 1990), ayant été ravagée par un ouragan et un raz-de-marée en 1961, la capitale a été transférée en 1970 à Belpoman, située à 80 kilomères à l’intérieur des terres.

Le Belize constitue une exception à plus d’un titre dans l’isthme centraméricain: une longue colonisation anglaise, une tranquillité politique et sociale enviable dans une région fortement ébranlée depuis la fin des années 1970, et surtout la particularité d’être à la fois un pays caraïbe et centraméricain. Caraïbe par sa population majoritairement noire et mulâtre (qui descend d’anciens esclaves), sa langue officielle (l’anglais), son histoire, sa culture, mais aussi centraméricaine par sa situation géographique et la présence croissante d’une population hispanophone. L’arrivée de nombreux réfugiés salvadoriens et guatémaltèques depuis le début des années 1980 (au moins 10 000) n’a fait qu’accentuer ce processus d’affirmation de la langue espagnole face à l’anglais. C’est aussi un ancien territoire maya, comme en témoignent de nombreuses ruines que le gouvernement bélizéen souhaite utiliser pour développer le tourisme. Environ 11 p. 100 de la population est amérindienne, se répartissant en trois groupes d’origine maya: les Yucatèques au nord, les Mopan et les Kekchi au sud. Outre les Maya, on y trouve des métis (43,6 p. 100), des créoles (29,8 p. 100), des Garifuna ou Caraïbes noirs (6,7 p. 100) et des Indiens d’Asie (3,5 p. 100).

Véritable mosaïque ethnique, le nouvel État cherche sa voie; sur le plan intérieur, le grand défi réside dans la construction d’une identité nationale capable d’équilibrer la diversité de ses composantes.

Mais sur le plan extérieur, l’autre défi est celui de la normalisation de ses rapports avec le Guatemala qui n’a reconnu son indépendance qu’en 1991, car, pendant plus d’un siècle, celui-ci a revendiqué le territoire de l’ancienne colonie britannique. En 1990, le Belize devient membre de l’Organisation des États américains (O.E.A.). L’intégration du Belize à la communauté régionale apporte un nouvel équilibre à toute la zone et, surtout, lui permet de participer aux mécanismes d’intégration économique centraméricaine, ce qui favorise son propre développement.

Les rapports avec son voisin du Nord se sont considérablement diversifiés, culminant en août 1988 avec l’engagement du Mexique à lui fournir du pétrole dans le cadre de l’accord de San José.

Sur le plan économique, le Belize dépend essentiellement des importations du Royaume-Uni, des États-Unis, du Canada et d’autres pays des Caraïbes. Outre le sucre, la banane, le maïs et le riz, les agrumes, la pêche et les ressources forestières occupent une place importante dans l’économie. Moins de 15 p. 100 des terres cultivables sont exploités. Mais le Belize cherche surtout à développer ses infrastructures matérielles (routes, ponts), sociales (logements, hôpitaux), éducatives (création d’une université en 1986) et ses industries locales à même de satisfaire la demande de biens de consommation courante. L’agriculture occupe 50 p. 100 de la population active, contre 15 p. 100 pour l’industrie et 35 p. 100 pour les services.

Comme ses partenaires du Caricom (Marché commun des Caraïbes anglophones), le Belize a ressenti très fortement la baisse des prix du sucre, à laquelle s’est ajoutée la réduction par les États-Unis des quotas d’importation en provenance des pays des Caraïbes et d’Amérique centrale. En 1986, la marijuana est devenue la première culture d’exportation, et le gouvernement a demandé aux États-Unis de l’aider à combattre ce fléau qui a fait du pays une plaque tournante du trafic de stupéfiants en Amérique latine.

Indépendant depuis le 21 septembre 1981, le Bélize, cette démocratie parlementaire membre du Commonwealth (la reine Élizabeth est représentée par un gouverneur général), porte encore les stigmates de la colonisation: dépendance de l’ex-métropole britannique, mentalité d’assistés. Ce pays pauvre possède des potentialités de développement, et les contrastes sociaux sont loin d’y être aussi criants que dans le reste de l’Amérique centrale.

Après avoir occupé le territoire depuis le début du XVIIe siècle, la Grande-Bretagne lui concéda l’indépendance comme elle l’avait fait pour d’autres colonies des Caraïbes, c’est-à-dire sans attendre que celles-ci s’engagent dans une lutte de libération nationale contre la métropole. Certes, l’idée indépendantiste avait germé depuis les années 1950, notamment sous l’impulsion de George Price, qui domina la vie politique locale pendant vingt-sept ans durant la période coloniale, la période d’autonomie interne accordée en 1964 et au cours des premières années qui suivirent l’émancipation. Mais il subit une cuisante défaite aux élections du 14 décembre 1984, où son parti, le Parti uni du peuple (P.U.P., People’s United Party), fut largement devancé par son adversaire conservateur, le Parti démocratique uni (U.D.P., United Democratic Party), mené par Manuel Esquivel, Premier ministre. Mais les élections générales du 4 septembre 1989, c’est le P.U.P. qui l’emporte, et George Price retrouve son poste de Premier ministre. Quatre ans plus tard, l’alternance se poursuit avec la victoire inattendue de l’U.D.P. et le retour au pouvoir de Manuel Esquivel.

Belize
port du Belize, cap. jusqu' en 1970; ch.-l. du district du m. nom; 47 000 hab. Centre commercial.
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Belize
(Honduras britannique jusqu' en 1973) état de l'Amérique centrale, membre du Commonwealth, bordé par l'Atlantique; 22 965 km²; 170 000 hab.; cap. Belmopan. Langue off.: angl. Monnaie: dollar. Relig.: cathol., protestantisme.
Des hauteurs couvertes de forêts dominent les terres côtières, marécageuses. Ressources: agrumes, maïs, canne à sucre, exploitation forestière.
Occupé par les Angl. au XVIIe s., colonie en 1862, le pays devint indépendant en 1981.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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